Le roman au XVIIIe siècle

Publié le par MJ

  • Le roman de mœurs :

Au XVIIe siècle et surtout au XVIIIe siècle, le roman met en scène la classe sociale montante qui est celle de la bourgeoisie et qui s’intéresse à des réalités concrètes. Les auteurs de romans tentent de rapprocher leur texte de la réalité sociale de leur époque en y décrivant les mœurs et la vie quotidienne. Les personnages sont souvent des bourgeois, des paysans, des valets, des escrocs ou des bandits et leurs préoccupations principales sont d’ordre matériel : l’argent et l’élévation sociale sont les buts qu’ils visent. Manon Lescaut de l’Abbé Prévost (1731) en est un exemple parlant. Le roman de mœurs apparait au XVIIIe siècle et connait son âge d’or au siècle suivant.

Au XVIIIe siècle, le roman met en scène aussi l’aristocratie dans une dimension critique plus ou moins affirmée. Le personnage du noble libertin apparait à cette époque, il refuse de se plier aux idéaux de morale et de religion alors en vigueur. Le Vicomte de Valmont dans Les liaisons dangereuses de Laclos (1782) en est un exemple représentatif.

  • La confusion volontaire entre réalité et fiction : le roman-mémoires et le roman épistolaire

Entre le milieu du XVIIe siècle et le XVIIIe siècle, certains romanciers font passer les histoires qu’ils racontent pour vraies, ou, du moins, ils entretiennent volontairement le doute auprès du lecteur. Pour ce faire, ils ont recours à deux formes particulières de romans :

-Le roman-mémoires, dans lequel un personnage raconte lui-même sa propre vie. Ainsi le lecteur ne sait s’il a affaire à des événements réels ou non. C’est le cas dans le roman de l’Abbé Prévost intitulé Manon Lescaut (1753) par exemple.

-Le roman épistolaire, dans lequel l’auteur dit avoir trouvé des lettres et les avoir publiées. Ce type de roman peut rapporter les lettres d’un seul des correspondants, comme c’est le cas par exemple dans les Lettres portugaises de Guilleragues (1669). L’auteur peut également faire intervenir plusieurs correspondants qui échangent des lettres et exposent à tour de rôle leurs points de vues. C’est le cas par exemple dans Les liaisons dangereuses (1782) de Choderlos de Laclos.

Œuvre intégrale : Les liaisons dangereuses, 1782.

  • La contestation de l’illusion romanesque au XVIIIe siècle

Certains romanciers, à l’inverse de ceux évoqués plus haut, choisissent de ne pas laisser leur lecteur croire aux histoires et aux personnages qu’ils présentent dans leurs romans.

C’est le cas par exemple de Denis Diderot avec son roman intitulé Jacques le fataliste (1796) dans lequel l’auteur sous les traits du narrateur ne cesse d’intervenir comme une voix qui s’adresse au lecteur pour l’empêcher de croire à l’histoire de Jacques et de son maître.

Extrait : Jacques le fataliste, 1796.

Prolongements: Pour prolonger votre cours sur le roman au XVIIIe siècle, je vous invite à consulter les pages 200 à 203 de votre manuel Nathan (Français et littérature, anthologie chronologique, 2011).

Publié dans XVIIIe siècle, 1e, Roman

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