L'oral des EAF 1: L'explication de texte linéaire

Publié par MJ

L’explication de texte linéaire (oral)
12 minutes /12 pts

1. Brève présentation du texte 

-Situation mouvement littéraire, contexte.
-Auteur, titre œuvre intégrale
-Situation de l’extrait

2. Lecture expressive du texte (/2pts)

-Dynamique
-Energie et intentions du texte
-Respect de la ponctuation.
Implique une préparation individuelle régulière

3. Lecture analytique linéaire de l’extrait suivant les mouvements du texte (/8 pts)

 

-Identification de ce qui donne son unité au passage choisi

-Thème ?
-Forme plus ou moins codifiée du texte (dialogue, sonnet, portrait, etc.)

-Proposition d’une piste de lecture, problématisation personnelle

-Basée sur la curiosité du lecteur devant ce passage
-Il s’agit d’un angle de lecture autour duquel s‘articulera l’analyse.  
Par exemple : qu’a-t-il (ou que fait-il) d’original ou de singulier ? à quoi sert-il dans l’œuvre ? pourquoi intrigue-t-il (ou déçoit-il !), ou satisfait-il (ou frustre-t-il !), ou émeut-il (ou écœure-t-il !) le lecteur ?
La liste n’est pas fermée
-Annonce du plan (des mouvements du texte) qui suit l’ordre du texte (facultatif)
-Il est possible de découper l’extrait en plusieurs mouvements que l’on annoncera avant de commencer l’analyse ou au fur et à mesure de celle-ci.
-Analyse précise de procédés ciblés qui étayent la piste de lecture choisie, ligne après ligne.
-Pistes d’interprétation (cela donne l’impression que… ; l’auteur a sans doute voulu susciter…etc.)
-Bien sûr, il faut choisir des procédés et en laisser d’autres de côté, on ne peut pas tout analyser!

-Brève conclusion

-Répond à, reprend la question initiale
-Ouverture (facultatif)

4. Réponse à la question de grammaire (/2pts)

-Porte sur un court extrait du texte.
-Vise à vérifier les connaissances et capacités de l’élève à analyser une phrase ou une partie de phrase – mot, groupe de mots ou proposition – et à rendre compte des relations entre ces composantes et de leurs fonctions

Exemple d’un extrait d’analyse d’un mouvement dans un texte:

MOLIÈRE. Le malade imaginaire. 1673. Acte III, scène 3.
Angle d’étude : En quoi cet extrait propose-t-il une satire des médecins ?
1er mouvement du texte : L. 27-35 :
Titre : la concession habile de Béralde
BÉRALDE.- Si fait, mon frère. Ils savent la plupart de fort belles humanités ; savent parler en beau latin, savent nommer en grec toutes les maladies, les définir, et les diviser ; mais pour ce qui est de les guérir, c’est ce qu’ils ne savent point du tout.
Apostrophe périphrase « mon frère » dimension affective avec le dét. Possessif. « mon » devant le nom commun frère. Béralde attire l'attention de son frère et le "cajole'" afin de le persuader. 
Hyperbole, adjectif fort + belles qui amplifie l’idée d’intelligence et de connaissances évoquée par le nom connoté « humanités » faisant référence à l’antiquité et aux enseignements dispensés. Adjectif « beau » devant le nom commun latin dans le groupe prépositionnel qui donne une impression de critère plus esthétique que savant.
Anaphore. Reprise du verbe « savent » en début de chaque proposition juxtaposée. Volonté d'insistance sur ce verbe évoquant la connaissance. 
Référence à l’antiquité grâce au groupe prépositionnel « en grec » qui montre encore ici la connaissance.
Rythme ternaire de l’emploi des verbes qui n’est pas sans rappeler la construction tripartite du raisonnement par syllogisme et évoque le raisonnement logique ("Tous les hommes sont mortels, or, Socrate est un homme, donc, Socrate est mortel").
Conjonction de coordination "mais" qui traduit l’idée d’opposition en plus du point-virgule qui marque une longue pause (didascalie interne, implicite).
Apposition derrière la virgule + procédé emphatique « c’est…que » qui met en valeur cette partie de la phrase sur laquelle Béralde veut insister et qui oppose l’action de « guérir » suggérée par le verbe qui précède. 
Négation totale « ne savent point du tout » renforcée par le groupe prépositionnel 2e élément de la négation. Béralde conclut par une tournure négative qui dénigre les médecins de manière catégorique et définitive. 

Exemple de question de grammaire et de sa réponse :

Analyser l’expression de la négation dans la réplique de Béralde ci-dessus.
Réponse :
La partie comportant une négation est la suivante:
c’est ce qu’ils ne savent point du tout.
 
Nous avons ici affaire à une négation grammaticale marquée par les adverbes spécifiques « ne » et « point », ce dernier étant doublé du groupe prépositionnel « du tout ». Elle s’oppose à la phrase affirmative correspondante, à savoir : « c’est ce qu’ils savent. » « point du tout » pourrait être l’équivalent de l’adverbe « parfaitement ».
Il s’agit d’une négation totale portant sur l’ensemble de la proposition, à savoir ici le verbe « les guérir », repris par le pronom démonstratif « ce ».

 

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