La Bruyère, moraliste du XVIIe siècle

Publié le par MJ

Dates: 1645-1696

Précepteur puis secrétaire du Duc de Bourbon (petit-fils du Grand Condé)

La Bruyère aime le juste milieu et refuse tous les excès. La dimension morale des Caractères repose sur cette invitation au lecteur à ne pas imiter ses personnages décrits dans leur démesure. Il critique également les dangers de vivre dans les apparences et les fausses valeurs, comme c’était le cas à la cour de Louis XIV. Les courtisans se souciaient plus de leur apparence que de ce qu’ils étaient réellement, prêts à tout pour se faire une place dans la société, quitte à passer à côté de la morale. Il prône l’idéal de l’honnête homme, qui sait rester fidèle à ses principes sans tourner le dos à son prochain, qui est cultivé mais ne tombe pas dans le pédantisme, qui représente un idéal social d’équilibre, en somme. Du point de vue politique, La Bruyère dénonce tous les excès de la monarchie absolue, qu’il s’agisse de l’exaltation de la grandeur et de l’argent ou de la tyrannie hiérarchique exercée sur les classes sociales inférieures telles que celle des paysans.

Les caractères est une œuvre fragmentée qui n’obéit pas réellement à un plan logique. La Bruyère s'est inspiré des Caractères de l'auteur grec ancien Théophraste (371-288 av J-C). L’auteur y peint des caractères, énonce des maximes, se laisse aller à des réflexions et fait des récits au gré de ses préoccupations. Il n’hésite pas à mêler l’énonciation de vérités générales et de vérités particulières, à voyager du concret vers l’abstrait et à dresser des portraits tant physiques que moraux. Il joue sur la dimension comique et use de l’ironie dans ses textes.

La Bruyère s’inscrit dans la lignée des moraliste, tout comme Jean de La Fontaine ou François de La Rochefoucauld car si son écriture vise à plaire, elle vise avant tout à instruire son lecteur, à lui délivrer une morale. C’est en cela qu’il s’inscrit aussi pleinement dans le classicisme, prisant la mesure et refusant les excès. De plus, il défend la théorie des « Anciens » car il pense que la littérature de l’Antiquité a atteint la perfection et qu’il faut en imiter les grands auteurs tout en tâchant d’être à son tour original.

La Querelle des Anciens et des Modernes, p. 180 de votre manuel Nathan.

Contexte historique : p. 118-119

Argumentation au XVIIe siècle : p. 130-131

Etre honnête homme au XVIIe siècle : Itinéraires littéraires, XVIIe siècle, p. 269.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article